On sait enfin pourquoi Geena Davis a complètement disparu d'Hollywood

Geena Davis, bien connue pour son rôle dans Thelma & Louise, était l'une des stars féminines les plus appréciées d'Hollywood dans les années 80 et 90, mais a soudainement disparu de nos écrans et des tapis rouges. Avait-t-elle pris sa retraite ? Où était-elle passée ? Eh bien, l'explication la plus probable est assez tragique quand on y réfléchit.

Une arrivée explosive

Ça va peut-être vous surprendre, mais Geena Davis est devenue actrice presque par hasard. Elle travaillait en tant que mannequin lorsqu’elle a été invitée à jouer dans son premier film, Tootsie, en 1982. Heureusement pour la star en herbe, la comédie a fait un carton. Tootsie est non seulement devenu le deuxième film le plus rentable de l’année, mais a également remporté pas moins de dix nominations aux Oscars.

Court, mais sympa

Suite à ce succès, G. Davis a joué le rôle de Wendy Killian dans la sitcom des années 80 Buffalo Bill et a même écrit un des épisodes. Malheureusement, les téléspectateurs n'étaient pas au rendez-vous, malgré de bonnes critiques. Buffalo Bill a donc été annulé au bout de deux saisons.

Trop de succès ?

À cette époque, G. Davis gérait également des petits soucis personnels. Elle avait épousé Richard Emmolo, un homme d’affaires qui travaillait dans la restauration, en 1982, mais le couple avait rompu et divorcé au bout d'un an de mariage. Richard Emmolo s'est confié dans un entretien de 2001 avec le Daily Record et a expliqué que le succès de G. Davis et de Tootsie était partiellement responsable.

La séparation

R. Emmolo a expliqué : "Après Tootsie, l’agent de Geena l’a envoyée à Hollywood. Elle a décroché un rôle dans la série télévisée Buffalo Bill, et j’ai déménagé à Los Angeles pour être avec elle. Je l’aimais, mais je détestais Los Angeles et je voulais rentrer à New York. Geena a fini par dire : 'Je veux rester ici... sans toi'".

Cette fois, c'est la bonne ?

G. Davis a toutefois fini par retrouver l’amour suite à sa rencontre avec Jeff Goldblum sur le plateau de la comédie Transylvania 6-5000. Les deux acteurs se sont également retrouvés dans La mouche en 1986. J. Goldblum est devenu le deuxième mari de l’actrice à peine quelques mois après avoir joué dans ce grand classique de l’horreur.

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La carrière de G. Davis florissait de jour en jour à cette époque. En 1988, elle a joué l'un des personnages principaux dans Beetlejuice de Tim Burton, un film salué par le public et la critique. Elle a même reçu l'Oscar du meilleur second rôle pour Voyageur malgré lui. Geena Davis était donc une valeur sûre à Hollywood.

Un film culte

Thelma & Louise, probablement le film le plus emblématique de la star, est sorti sur les écrans en 1991. Ce road trip salué par la critique lui a permis de décrocher une nomination aux Oscars, cette fois-ci dans la catégorie de la Meilleure actrice. G. Davis, grande féministe, s'est confiée sur le message du film à People cette année-là.

Bien dit, Geena !

L’actrice a expliqué au magazine : "99 % des autres films parlent de femmes qui ont des rôles caricaturaux superficiels et unidimensionnels, ou qui sont mutilées, dépecées, massacrées, maltraitées et exploitées nues comme des vers". Elle a également précisé que même si Thelma & Louise "dénigre les hommes, ça ne commence même pas à compenser tous les films anti-femmes dont on ne parle même pas".

Des circonstances malheureuses

Geena Davis a évoqué son divorce avec J. Goldblum dans cette même interview. Ils étaient apparemment toujours amis, discutaient au téléphone et se voyaient "de temps en temps". Geena Davis a toutefois précisé : "Je suis sûr que ça nous attriste tous les deux. Nous avions de grands espoirs et de bonnes intentions. C’est décevant".

Une carrière au beau fixe

Côté professionnel, G. Davis continuait de briller, comme dans Une ligue en jupons sorti en 1992. Le film a également fait un carton au box-office et est devenu le dixième film le plus rentable de l'année. La performance de Geena Davis a encore une fois été saluée, et l'actrice a été nominée dans la catégorie de la Meilleure actrice aux Golden Globes.

Ça bascule

Mais, peu de temps après cette période de succès, les projecteurs qui avaient tant brillé sur G. Davis ont commencé à perdre de leur éclat. Geena a épousé son troisième mari, le réalisateur finlandais Renny Harlin, en 1993, et s'est mise à jouer dans ses films, une décision qui s’est avérée fatale pour sa carrière.

Trop de Geena ?

L'île coupe-gorge sorti en 1995 est le premier film que G. Davis a tourné avec R. Harlin. Cette production a connu des problèmes pratiquement dès le début. Michael Douglas, qui devait initialement jouer aux côtés de G. Davis, avait quitté le projet car le personnage de Geena Davis apparaissait apparemment trop à l'écran. M. Douglas avait donc été remplacé par Matthew Modine.

Des demandes inhabituelles

La situation n'a fait qu’empirer pendant le tournage. Un réservoir dans lequel les acteurs devaient filmer des scènes a fini inondé d’eaux usées. R. Harlin a également viré son chef caméraman suite à un autre incident, et plusieurs membres de l'équipe ont décidé de quitter le plateau en signe de protestation. Le réalisateur souhaitait également apparemment que ses stars, et même sa femme, réalisent leurs propres cascades dans la mesure du possible. Geena Davis aurait ainsi été blessée pendant le tournage.

Une grande déception

Le film L'île coupe-gorge n'a pas attiré les foules à sa sortie et a même décroché le record Guinness du plus gros flop de tous les temps. Ce film d’aventure était tellement horrible qu'Hollywood a cessé d'approuver des films de pirates pendant un long moment après sa sortie.

C'est les cheveux, n'est-ce-pas ?

La production Davis/Harlin suivante n'a pas convaincu non plus. Souviens-toi Charlie en 1996 réunissait Geena Davis et Samuel L. Jackson. Le thriller a également fait un flop, malgré de bonnes critiques.

La rupture

La carrière de G. Davis, au départ semée de prix et de succès au box-office, a visiblement été impactée par plusieurs ratés commerciaux avec R. Harlin. Hollywood ne la voyait plus vraiment comme une valeur sûre, et l'actrice a fini par disparaître du grand écran pendant environ deux ans.

Finie l'action

Geena Davis s’est confiée sur cette période difficile dans une entrevue accordée au New York Times en 1998 : "Je ne ressasse pas le passé et je ne remets pas mes choix en question. On passe son temps à prendre des décisions, petites et grandes. Il faut continuer à avancer. Je n'avais qu'une exigence pour mes rôles suivants : plus d'action".

La fameuse quarantaine

En 1999, G. Davis est apparue dans un rôle très différent. Dans Stuart Little, elle interprétait une femme au foyer et une maman très douce, et pas une pirate ou une femme armée en cavale, peut-être à cause d'Hollywood justement... Selon G. Davis, les bons rôles féminins étaient de plus en plus difficiles à trouver depuis qu'elle avait la quarantaine.

Des choix judicieux

Dans une entrevue accordée à Vulture en 2016, la star a confié : "Les rôles au cinéma ont vraiment commencé à se faire rares lorsque j’ai eu la quarantaine. Consultez IMDb et vous verrez que je tournais environ un film par an jusqu’à cet âge. Tout au long de ma quarantaine, je n'ai tourné qu'un film, Stuart Little… Je recevais des offres, mais rien de bien concret ou d’intéressant comme quand j'avais la trentaine".

Un passe-temps inhabituel

Geena Davis a donc occupé son temps autrement durant cette traversée du désert cinématographique. Elle s'est notamment mise au tir à l’arc et s'entraînait même sur le plateau de Stuart Little. L’actrice était d'ailleurs très douée.

Pas tout à fait dans le mille

En 1999, le niveau de G. Davis était tel qu'elle a pu concourir pour entrer dans l’équipe olympique américaine de tir à l’arc, en vain malheureusement. La star aurait confié que le temps avait eu un impact sur sa performance. Les plus de 50 photographes qui la fixaient n’avaient probablement pas aidé non plus.

Un nouveau départ

Mais de bonnes nouvelles ont fini par arriver. En 2001, G. Davis s’est mariée pour la quatrième fois, cette fois avec le chirurgien Reza Jarrahy. La famille s'est également agrandie avec l'arrivée de leur fille Alizeh en 2002 et de leurs jumeaux Kian et Kaiis deux ans plus tard.

Une tentative honorable

Geena Davis, désormais mère active, s’est ensuite tournée vers la télévision pour trouver de bons rôles. Elle semblait initialement avoir trouvé un rôle intéressant pour montrer ses talents d'actrice. En effet, en 2005, Geena Davis a interprété la première femme présidente des États-Unis dans la série Commander in Chief sur ABC et a même remporté un Golden Globe pour sa performance. Les critiques étaient bonnes, mais l'audimat a rapidement chuté, et Commander in Chief a donc été annulé dès la première saison.

Quand ça veut pas

G. Davis s'est confiée sur l'annulation de Commander in Chief dans son entrevue avec Vulture en 2016 : "J’ai été dévastée. Je ne m’en suis toujours pas remise. Je voulais vraiment que ça fonctionne. C'était diffusé le mardi soir en même temps que House, ce qui était loin d'être idéal. Mais nous étions la meilleure nouvelle série cet automne-là". Elle a précisé : "J’ai consacré beaucoup de temps et d’efforts pour que [Commander in Chief] soit récupéré par un autre réseau, mais ça n’a pas abouti".

Mettre le doigt sur les inégalités

En coulisses, G. Davis a commencé à travailler sur un projet visant à mettre en évidence les inégalités hommes/femmes dans le monde du divertissement pour enfants. L’actrice a parrainé une étude de la Annenberg School for Communication de l’Université de Californie du Sud, et les résultats de l’enquête indiquaient que les personnages masculins étaient bien plus nombreux que les personnages féminins à la télévision.

Un appel à l'action

G. Davis a donc collaboré avec un organisme à but non lucratif appelé Dads and Daughters dans le but de faire grimper le nombre de personnages féminins à la télévision dans les programmes pour enfants. En 2007, la star a même lancé son propre projet : le Geena Davis Institute on Gender in Media. L'objectif ? Favoriser la représentation des femmes dans les industries de la télévision et du cinéma, surtout dans le cadre des productions destinées aux enfants.

"Choquant, n'est-ce-pas ?"

G. Davis s'est confiée sur la représentation des femmes dans la culture populaire dans un entretien de 2017 avec le Los Angeles Times. Lors du tournage du film Une ligue en jupons, des journalistes étaient apparemment venus sur le plateau pour discuter avec l'équipe. "J’ai tout de suite remarqué que [les journalistes] demandaient tous à un moment donné : 'D'après vous, c'est un film féministe ?' C'était une sorte de conspiration, un peu genre : 'Je ne dis pas vraiment ça à haute voix' ou 'Ça ne serait pas un peu bizarre si vous répondiez oui ?'”.

Les choses sont-elles différentes ?

G. Davis a ajouté : "Les choses vont-elles beaucoup mieux aujourd'hui ? Non, mais je ne pense pas qu’ils chuchoteraient la question. Au sujet de la perception de [Une ligue en jupons], j’ai remarqué que beaucoup pensaient que le film allait tout changer à sa sortie", mais la star a précisé que ça n'avait pas été le cas.

Attention à ce que vous dites

L’actrice aguerrie a confié au sujet de sa carrière : "Je me suis même sentie coupable de ne pas avoir critiqué le manque de rôles en disant des choses du genre : 'Oh, je prends juste des vacances ou une pause' ou 'Je suis juste trop exigeante'. Et je le suis, mais n’admettez jamais qu’il n’y a pas assez de rôles, car vous risqueriez de paraître impopulaire".

Un choix inhabituel, mais populaire

Depuis quelques années, la carrière de G. Davis semble de nouveau sur la bonne voie. En 2016, elle a joué un rôle majeur dans l'adaptation TV de L'Exorciste, et les critiques positives ont aidé la star à percer de nouveau à Hollywood.

Un beau compliment

Geena Davis a également été saluée pour sa performance dans le film de science-fiction Marjorie Prime acclamé par la critique en 2017. Vanity Fair a notamment fait l’éloge de l’actrice dans sa critique en confiant : "Lois Smith, Tim Robbins, Jon Hamm et plus spécifiquement Geena Davis brillent dans cette méditation artistique sur la vie et la technologie".

Un passé douloureux

Le documentaire This Changes Everything diffusé en 2019 met en lumière le travail de l’institut de Geena Davis. L'actrice s’est entretenue avec The Daily Beast à l'occasion de la sortie du film afin de discuter des femmes à Hollywood et de l'impact du mouvement #MeToo. Elle a alors mentionné un vieil incident étonnant avec le directeur Sydney Pollack.

Des demandes surprenantes

Geena Davis a confié qu'elle avait passé le plus clair de son temps à l’écran "en soutien-gorge et sous-vêtements" dans Tootsie. Au cours du tournage, on lui avait également demandé de s’asseoir sur les genoux de S. Pollack pendant les répétitions. Cette demande faisait sens par rapport à une scène particulière du film, mais G. Davis se souvient toutefois s'être "sentie obligée" de le faire. Elle ignorait à l’époque "ce qui était permis ou non".

Des personnages bien-aimés, de nouveau

G. Davis a examiné les rôles qu’elle avait décrochés lors d'une conversation avec Vogue en 2019. Elle venait d'être engagée dans la série de lutte féminine Glow peu de temps avant et semblait ravie que son personnage soit populaire.

C'est pas encore ça

Geena Davis a également déclaré au magazine qu’une "vague" d'actrices était apparue à ses débuts. Elle a expliqué : "Lorsque Thelma & Louise est sorti, la presse avait confié : 'Ça change tout maintenant. Nous allons voir beaucoup plus de films avec des femmes sur les femmes'. Et j’étais certaine que ça allait se produire, mais ça n'a pas été le cas. Tout le monde semble vouloir croire que nous avons réussi, mais ça n’est absolument pas vrai".

Une prise de risque

Geena Davis reconnaît qu'il est risqué de s'exprimer dans l’industrie cinématographique. Elle a ajouté : "Je pense que mes collègues et moi-même avons toujours pensé qu'il ne fallait pas se plaindre… Certaines personnes qui ont osé s'exprimer ouvertement ont vu leur carrière piquer du nez". Mais, de plus en plus de monde semblent enfin prêter attention.

Une activiste aguerrie

En octobre 2019, Geena Davis a reçu le Prix humanitaire Jean Hersholt, un Oscar d'honneur qui reconnaît son travail sur la place des femmes dans l’industrie cinématographique. Quelques mois plus tard, la Casting Society of America a également décerné le Lynn Stalmaster Award for Career Achievement à la star. En quel honneur ? Ses efforts pour l’égalité des sexes, bien sûr.